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Les Rêves de Véro...
Les Rêves de Véro...
16 octobre 2017

Une image, une histoire # 39 2017

Le rendez-vous de Lakévio !

une image, un texte

 une image :

robert kenton_nelson_waitingforachange

Robert Kenton-Nelson

 Un texte :

C’est drôle. Je ne voulais pas sortir ce matin comme si je le savais. Je trainais à la maison et m’y sentais bien. C’était sans compter sur Jean qui insistait : «  Tu dois y aller. C’est un devoir, tu n’as pas le choix ! »

Etrange ; comme une intuition. Je n’avais pas envie de sortir ; c’est tout.

« Mais qu’as-tu ? Tu as écouté une connerie d’horoscope ou quoi ? » Cette dernière remarque m’a décidée. Entre y aller à contre cœur ou rester là à entendre des reproches qui ne manqueraient pas de dégénérer en dispute…

J’ai pris la voiture et j’ai roulé, un peu dans un état second, le malaise chevillé au corps. J’ai roulé jusqu’au supermarché. Je me suis garée sur le parking, proche de la porte d’entrée pour aller acheter un paquet de cigarettes. Quand je pense qu’il me dit toujours : « Arrête de fumer ; ça te tuera. » Si j’avais su…

Quand je suis revenue à la voiture, j’ai été étonnée : je n’avais pas fermé la voiture ? Peut-être. Et puis, c’est un vieux modèle. J’ai pensé qu’il faudrait que je fasse attention à l’avenir, m’assurer qu’elle se verrouille bien.

J’ai jeté mon sac sur le siège passager et je me suis allumé une cigarette. Puis, j’ai démarré. Au coin de la rue, mon sang n’a fait qu’un tour. Dans le rétroviseur, j’ai vu un homme assis sur le siège arrière. En un instant, mon destin a basculé. « Continue à rouler. » Il me montra son pistolet puis le plaça à mi-hauteur du siège, appuyant tant que je sentais la pression dans mon dos.

« Tu roules. A la moindre entourloupe, je te descends. »

J’ai jeté ma cigarette par la fenêtre et j’ai roulé comme un robot. Je ne sais même pas comment. Le temps s’est dilué. Combien de temps ai-je roulé ? Combien de kilomètres ? Je n’en sais rien. Au bout d’une grande avenue, j’ai vu le feu tricolore. Il n’y avait pas grand monde à cette heure matinale. Bien que relativement courte, l’avenue me sembla interminable à parcourir. Je ne sus que regarder le feu en totale panique : que faire ? S’il est vert, pas de souci. Mais s’il passe au rouge ? Je le brûle ? Au risque de provoquer un accident ? Ou que la police me prenne en chasse ? J’implorais l’objet : « Reste vert, reste vert », c’est tout ce que je souhaitais à cet instant. C’est bête mais je me focalisais sur ce feu tricolore. J’approchais du carrefour. Le feu passa à l’orange.  

«  Fonce ! »

J’ai freiné. Un réflexe… J’ai senti l’arme appuyer dans mon dos. Puis plus rien.

« Connasse ! » Il descendit de la voiture et je le vis s’engouffrer dans une bouche de métro. Je regardais dans cette direction, paralysée. Combien de temps, je ne sais pas. Le feu passa au vert. Il fallut qu’un automobiliste derrière klaxonna pour que je redémarre. J’ai roulé quelques kilomètres puis je me suis garée pour allumer une cigarette. Je l’ai vite écrasée ; elle me dégoutait. Il avait raison : fumer pourrait bien me tuer… J’ai eu si peur. Ma vie ne sera plus jamais la même, je le sens ; quelque chose s'est brisé en moi…

D'autres versions sont à lire chez Lakévio : clic

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Commentaires
M
Du suspens et des émotions fortes !! Ton histoire est très originale ! Ouf ! Tout finit bien ! Bises
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V
Ok, il fume toujours ton chéri ? On va mettre ça en place si c’est un moyen radical de le stopper définitivement ! 😁<br /> <br /> J’ai adoré, merci pour ce texte.<br /> <br /> Plein de Bizzz
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A
un thriller !!
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A
Mais alors, les méchants sont des menteurs ! Il dit qu'il va la descendre, et c'est lui qui descend de la voiture ...<br /> <br /> Il y a des méthodes moins radicales pour arrêter de fumer !<br /> <br /> Bises
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B
Merci pour l'aventure si bien ecrite!
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