Une image, une histoire # 33
Le rendez-vous d'écriture d'après une image, proposé par Lakévio.
Une image :
Marion Tivital
Une histoire :
C’est donc là, le décor de rêve où je vais vivre les prochains mois. Je ne voyais pas cela ainsi, mais bon : on fera avec.
On choisit une partie de sa destinée mais pas tout. Le choix de ce lieu ne me revient pas… Après tout, vivre là ou ailleurs, qu’est-ce que cela change ? Dormir, manger, se laver, n’est-ce-pas l’essentiel ? Je peux tout aussi bien le faire là… Certainement mieux qu’ailleurs en fait.
Je vais prendre mes repères. Ça va être vite fait ; j’ai de l’expérience en matière d’adaptation.
Au moins, je devrais bien dormir ; ça me semble bien calme. Je m’imagine au petit matin ; la vue portant au loin ; rien pour arrêter le regard. Et le silence ! Oui, ce silence. Rien à voir avec le métro parisien. Le grand air : ne pas sentir les effluves de sueurs humaines mêlées à leurs flatulences. Cette idée me réjouit. Oui, ça va me changer de l’humanité odorante, ce désert inodore.
Mince, le précédent est parti sans décrocher son linge. Il a dû partir précipitamment… De toute façon, le linge est fourni par l’organisme. Donc, ce n’était pas vraiment son linge. Je n’aime pas trop ce type de fringue ; ça fait uniforme mais bon… J’irai le décrocher tout à l’heure, en admirant la lune.
La nourriture aussi est fournie. Normalement. C’était stipulé : nourri, logé, blanchi. D’ailleurs qu’est-ce qu’il y a à manger ? Voyons-voir. Des bocaux de pilules : des bleues, des rouges, des vertes, des jaunes. J’adore ! Et des sachets déshydratés en quantité considérable. Super, ça va être fête ! Je suis rassuré sur ce point-là. La poubelle est au dehors. Il faudra que je me renseigne sur l’horaire de passage des ramasseurs. L’essentiel y est. Pour le reste, je verrai demain.
Voilà, j’y suis ; je n’en reviens pas. C’est une chance de pouvoir être ici. J’espère que je vais me plaire sur la planète Bobard.
©Véro des Rêves de Véro
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