Une image, une histoire # 2 & 3

J'ai adoré cette expérience. Du coup, je récidive à ce jeu d'écriture afin de rattraper mon retard du mois de janvier.

Je compte bien continuer, au rythme normal d'une publication par semaine. Ce sera inégal, c'est certain : illustration qui ne plait pas,  manque d'inspiration, pas de temps, pas l'humeur à écrire... Mais je vais essayer de jouer régulièrement. Ma seule contrainte : faire du court ! (Non, sinon, je pourrais écrire des pages et des pages et ce n'est pas le but !)

Aujourd'hui, le post va être long puisqu'il y a deux textes !...

 Image 1 :

 

Pruett Carter.

Texte :

- Ça va aller Madame Marie ?
- Oui… je crois que ça va aller… C’est difficile ; c’est au sujet de Jimmy : ils ne pourront pas le sauver… Comment vais -je annoncer cela à Sophie, dites-moi ? Je vais la plonger dans une telle tristesse.
- Elle est jeune ; elle oubliera son Jimmy bien vite.
- Vous croyez ?...                                      
- Oui, la jeunesse a ce privilège de pouvoir « tourner la page » facilement.  J’en ai souvent fait l’expérience au cours de ma carrière de préceptrice.
-Vous devez avoir raison ; mais quelle atroce nouvelle à lui annoncer. Quelle peine cela va générer chez elle ; comment vais-je lui dire ?
- Que dit la lettre exactement ?
- Je vais vous la lire :

« Chère madame,

Nous sommes au regret de vous annoncer  une mauvaise nouvelle. Notre éminent spécialiste, le Dr  Cliff  a examiné Jimmy mais n’a malheureusement pas pu le sauver. Il a tenté d’opérer  le bras en charpie, mais ce qu’il a découvert à l’intérieur n’a laissé aucun espoir de reconstruction de cette partie démembrée.  L’articulation a été trop endommagée pour qu’une quelconque pose de prothèse soit envisageable.

En ce qui concerne la tête,  vous n’êtes pas sans savoir que le côté droit  du visage avait également été atrocement mutilé  en passant sous la roue de l’automobile. L’œil n’a pas pu être sauvé ; l’oreille est déformée, la bouche irrémédiablement abîmée ;  rien ne pourra être entrepris pour lui redonner une face normale dans l’état actuel de nos compétences.

Suite au diagnostic établi  à l’examen  de Jimmy, et malgré tous nos efforts à trouver une solution convenable,  nous sommes au regret de vous annoncer que nous ne pouvons pas vous délivrer  un devis de remise en état. Nous vous invitons à consulter notre catalogue (joint à ce courrier) pour trouver un nouveau poupon à votre fille. Nous vous offrons un bon de réduction pour ce nouvel achat dans toute notre nouvelle gamme, espérant que votre choix se portera sur nos produits et vous apportera entière satisfaction.

Cordialement.

M. Sweet

Responsable du S.A.V. Doll baby, le poupon mignon !

P.s. : Désirez-vous venir reprendre Jimmy dans notre boutique ou devons-nous le déposer  aux encombrants ? "

 ©Véro des Rêves de Véro

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Image :

Igor Panich

Texte :

- Je ne sais pas si c’était une bonne idée.
- Que dis-tu ? C’est fait : n’en parlons plus ! Ce n’est pas une petite averse qui va nous gâcher notre plaisir.

Elles hâtent le pas ; la brise plaque la pluie sur leurs bras, leurs jambes… C’est très désagréable car le fond de l’air n’est pas du tout chaud en ce jour d’avril. Les robes sont imbibées d’eau, rendant le tissu lourd, ce qui entrave leurs pas.

- Je me sens bête : regarde de quoi nous avons l’air ! …Tu ne veux pas remettre tes chaussures ?
- Non ; je préfère les garder à la main. De toute façon, elles sont pourries, trempées à l’intérieur ; pas question de les rechausser ! La maison n’est plus si loin ; on se réchauffera autour d’un bon thé.

Une rafale de vent manque d’emporter le parapluie que Suzanne tient pourtant fermement.

- Que va-t'on dire à nos maris ?
- La vérité.
- LA vérité ? Je…  Je ne pense pas que Mario soit capable d’entendre cela. Il va dire que nous sommes folles, stupides !
- Ah…Oui, nous le sommes. Je ne t’ai pas obligée à le faire. Je le faisais de bon cœur ; je n’ai jamais dit que tu devais me suivre.
- Je sais… Cela m’a fait plaisir…mais maintenant, je cherche comment présenter les choses  parce que Marc ne va pas apprécier cette fantaisie.
- Ces pauvres jeunes filles, mendiant devant l’église m’ont véritablement bouleversée. Je pouvais bien leur donner une paire de chaussures (si elles avaient eu la même pointure que moi !) et un manteau. Tu as vu combien elles étaient heureuses. Nous avons fait une belle action, crois-moi.
- Oui, c’est vrai. Ton beau manteau allait si bien à la plus grande…Tu ne le regrettes pas, ton manteau ?
- Ce manteau-là ? Non, pas du tout : je l’ai acheté au rabais l’année passée, et j’allais le donner à une œuvre de charité dans les prochains jours ; là, je vois à qui il profite !... Et toi ? Tu ne dis rien.
- Ton manteau ne valait donc  rien à tes yeux ? Moi…

Elle éclate en pleurs :

- Le mien est un cadeau de Mario : c’est un « chic et Cher » ;  il a dépensé une paie entière pour me l’offrir …

 ©Véro des Rêves de Véro

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Demain, le AIE ;-)

Et bientôt, je reprends le crochet !

Comments

[mab]

J'adore!

[Moulin des pres]

La première m'a bien faire rire! Quant à la deuxième, je trouve que tu disèques bien les travers féminins - j'y retrouve l'esprit de Jane Austin.

Merci pour ces nouvelles Véro, c'est un bonheur à lire!!

[ChriLMlalaine]

Bravo, la première m'a fait rire et m'a rappelé des souvenirs !

[Maryse60]

Mais où vas-tu chercher tout ça ? Quelle imagination !

As-tu déjà écrit des nouvelles (ou autre chose) ?

Je suis en admiration, vraiment ! Bravo et bises

[Madynla46]

Quelle belle imagination! J'adore!

Bises, belle journée