Une image, une histoire # 30 2017

 Le rendez-vous de Lakévio !

une image :

Marc Chalme

un texte :

J’étouffe, je suffoque… Ce courrier arrivé ce matin me bouleverse. J’ai besoin de prendre l’air. Ma tête éclate sous le feu de mille pensées.

Pause. Petit jeu d’été sous forme d’un test (parce que pendant la période estivale, les magazines nous abreuvent de tests).

A votre avis, que contient la lettre ?

a) Une facture d’électricité exorbitante. Après le tiers des impôts, décidément, c’est la semaine !

b) Une lettre de corbeau dénonçant son charmant voisin aveugle comme étant celui qui lui a volé des prunes pendant son absence…

c) La lettre d’un homme qu’elle ne connaît pas encore et qui va changer son destin.

Si vous avez répondu a, vous êtes sous pression ;  il est temps de prendre des vacances. En attendant, inspirez sur trois temps. Expirez sur trois temps. Retenez votre respiration sur trois temps. Ça va mieux ?

Si vous avez répondu b, il faut arrêter de lire des romans policiers et de suivre des feuilletons télévisés. C’est la vraie vie ici. Voyons, réfléchissez : à combien estimez-vous la probabilité qu’un aveugle puisse monter à l’échelle pour cueillir des prunes ?

Si vous avez répondu c, vous êtes un grand rêveur et pourtant, c’est la réponse la plus plausible. Vous pouvez continuer votre lecture.

Comment vais-je lui annoncer ? Il bricole dans le garage et c’est moi qui ai ouvert le courrier. J’ai ressenti un énorme choc. La nouvelle en elle-même bien sûr m’a bouleversée ; mais aussi le fait que nous en avions parlé il y a trois jours. Un pressentiment ? Une brouille de cinq ans qui allait peut-être prendre fin. Nous avions discuté de longues heures et je l’avais convaincu de reprendre contact avec son père, cet homme qui ne m’avait jamais acceptée au sein de leur famille. Il avait projeté d’autres desseins sur son fils unique et je ne correspondais pas à ses idéaux.

L’arrivée de nos enfants avait calmé le jeu jusqu’à cette violente dispute il y a cinq ans. Plus de nouvelles, plus de contacts depuis.

Il n’était pas question pour moi d’y aller, mais j’avais réussi à persuader mon mari de lui rendre visite. Il avait accepté l’idée de prendre un billet d’avion et d’aller voir son père. Oui, cela lui tenait à cœur. Il était heureux avec elle, avait-il avoué, mais ne pas revoir sa famille, ses parents vieillissants le torturait moralement.

La lettre de ce notaire annonçait l’inutilité de ce voyage. Comment allait-t-il le prendre ? Il allait culpabiliser, elle en était certaine. Ses sœurs n’avaient même pas pris la peine de le prévenir de l’inhumation ! Un rendez-vous manqué dont il aura du mal à se remettre.

©Véro des Rêves de Véro

D'autres versions sont à lire chez Lakévio : clic

Comments

[Maryse60]

Je découvre un peu tard le quizz de l'été... (mais je voulais prendre le temps de lire "tranquillement" tes histoires pour pouvoir les savourer...). J'apprécie ton imagination et ton sens de l'humour sans failles...

Perso, j'ai déjà frôlé le malaise à la réception d'une facture inattendue...

Bravo et bises.

[ViviCocci]

Je dois être aussi torturée que toi, j'ai pensé à un notaire !!!

Plein de Bizzz

[heure bleue]

J'aurais choisi C aussi, j'aime beaucoup ton texte si réaliste

[claire]

On peut dire que tu n'es pas une grande rêveuse (du moins au sens du test), mais on peut dire que ton imagination bat tous les records ! J'adore !

Encor bien vu en imaginant un homme qui n'est pas celui qu'on croit ... Bravo !

Bises

[lakevio]

J'aurais choisi C aussi.

Félicitations Véro. Le texte est très travaillé et prenant. De plus, c'est une situation qui n'est pas si rare de nos jours...