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Les Rêves de Véro...
Les Rêves de Véro...
21 mai 2018

Une histoire, une image # 18 2018

Le rendez-vous de Lakévio !

logo une histoire, une image

 

une image :

viktor Tsvetkov la balade a bicyclette 1965

Viktor Tsvetkov

Une histoire:

Je me souviens de ce jour où la photo a été prise. Une course cycliste traversait la ville et j’avais décidé de me confronter aux sportifs. Mon vélo avait lâché au quinzième tour ( je ne suivais pas la course mais tournais autour du pâté de maison). Ma famille, installée dans le jardinet devant la maison, avait profité de cet événement pour sortir les fauteuils et chaises de jardin. Les voisins s’étaient joints à nous. Des saucisses grillaient sur le barbecue, et le vin coulait à flot. L’ambiance était joyeuse ! J’avais fait une pause rapide entre mon douzième et treizième tour pour manger des chips et deux saucisses. Ma mère avait insisté.

Au quinzième tour, incident. Mon oncle, que j’aime tant, était venu à mon secours. Il avait remis la chaîne en place, puis avait fait une petite révision complète afin que je puisse reprendre ma course. Quand je revins, au tour suivant, mon oncle n’était plus là… Je continuais à rouler, imaginant être dans la course, me donnant à fond sur mon vélo. Je suis rentrée fatiguée mais heureuse.

Je n’ai jamais revu mon oncle. Les années ont passé et jamais, il n’est revenu à la maison. Quand j’interrogeais ma famille, à plusieurs reprises durant toutes ces années, les réponses changeaient toujours : il est à l’étranger. Il a beaucoup de travail. Il a d’autres priorités…

Et quand j’essayais d’en savoir plus, on me réprimait, empêchant ma quête de sens. Aujourd’hui, j’ai grandi et je me promets de retrouver mon oncle. Parce que je l’aime et que je veux lui dire. Ce long silence sera bientôt rompu.

Il a fallu que je grandisse pour enfin comprendre le sens de la phrase entendue ce jour-là, entre deux rires. Fatiguée, je me décidais à arrêter la course vers seize heures. Je m’asseyais alors dans le gazon, écoutant vaguement ce que les adultes racontaient, absorbée à cueillir les plus belles pâquerettes. Soudain, une de leurs paroles m’a interpelée. Les hommes, bière à la main, riaient à gorge déployée : « tu as vu sa tête quand je lui ai dit : une pédale qui répare un pédalier, c’est le pompon ! »

Oui, je vais le retrouver et lui dire que je l’aime.

D'autres versions sont à découvrir chez Lakévio : clic

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Commentaires
V
Magnifique texte, Bravo !<br /> <br /> Plein de Bizzzz
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A
Tu as encore trouvé une fin d'histoire très inattendue et géniale ....<br /> <br /> J'adore lire tes textes ... pourvu que ça dure longtemps !<br /> <br /> Bises
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R
oh punaise...tellement plein de sens...(pour ne pas dire bon sens)...et tellement veridique....punaise tout une histoire tranchante....
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L
Comme HB.<br /> <br /> Je pense que ce genre de réflexion est cruel autant que stupide.<br /> <br /> Comme si on était maître de nos attirances...
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H
Bravo Véro, ton texte est plus parlant qu'un discours sur l'homophobie.
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Les Rêves de Véro...
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